Pour parler du corps j’ai choisi de parler de cet organe qui pèse jusqu’à 4 kilos et dont l’épaisseur est de 2 millimètres en moyenne, j’ai choisi de parler de cette surface qui l’enveloppe ; la peau.
On a tous entendu un jour des expression comme je l’ai dans la peau je veux avoir sa peau, je suis à fleur de peau… passer par la peau pour exprimer un désir ou une souffrance.
La peau c’est l’enveloppe qui établit une frontière vivante et poreuse aussi des foi entre le Soi et l’autre , entre le dedans et le dehors ; c’est l’organe du toucher , dont elle est à la fois le contenant et le support ; la peau c’est l’organe le plus visible entre les individus ;c’est la surface sur laquelle s’inscrit l’empreinte réelle sur laquelle s’inscrit l’émotion instantanée Phèdre disait « je le vis le rougis je pâlis à sa vue »
Qu’elle s’irrite qu’elle s’enflamme qu’elle s’infecte ou encore qu’elle perdre sa couleur, notre peau nous raconte , raconte notre vécu notre histoire nos joies et nos peines. C’est le lieu des inscriptions visibles ou invisibles, avec les premiers objets d’amour , des appartenances socio culturelle religieuse mais aussi des traumatismes et surtout du temps qui passe.
Pour Simone korf-Sausse, le corps sain est un corps silencieux. Dans notre expérience quotidienne, quand tout va bien, il y a une évidence des éprouvés corporels qui sont vécus dans ce que Winnicott appelle le sentiment de continuité d’existence.
Quand tout va bien, l’esprit n’est rien de plus alors qu’un aspect particulier du fonctionnement du psyché-soma. Que se passe t-il alors quand ce corps et plus précisément cette enveloppe cette la peau sort de son silence et se mets à parlerse met à écrire ?
George Walter Groddeck, psychanalyste allemand, avait dit que toute maladie organique a un « sens ». En citant l’exemple de l’eczéma, il écrivait dans son livre « le Ca » paru en 1923 « Vois donc comme ma peau désire être doucement chatouillée ; il y a un charme si merveilleux dans un léger attouchement et personne ne me caresse. Comprends-moi, viens-moi en aide. Comment pourrai-je mieux exprimer mon désir que ces égratignures auxquelles je me force. » L’hypothèse qu’émet ce psychanalyste est que l’eczéma serait dans un registre inconscient un désir de tendresse de caresse d’un toucher qui a manqué. Une carence rendue visible et réel.
Selon Winnicott, pour que l’enfant puisse constituer son moi il faut qu’il s’appuie sur le moi de la mère, il y aurait deux choses d’une importance capitale le Holding qui est le fait de prendre le bébé dans les bras de le bercer de lui faire des câlins et le Handling qui est tout les soins apporté au corps, comme le bainm les massages, les caresses, le toucher. Un bébé bien portant est un bébé bien porté, touché, caressé.
Dans un premier temps selon Winnicott on voit s’établir une interaction entre le psychisme et le somatique et à ce moment là se succède alors l’expérience de percevoir son corps comme limite entre le dedans et le dehors et de le ressentir ainsi comme Self.
L’appréhension de soi comme être subjectif s’établit alors à partir de ce que Winnicott appelle « Self corporel » et le noyau de ce self s’enracine dans la dynamique d’intégration du corps et de l’esprit, et les contours du self rejoindront ainsi les contours du corps.
Revenons aux soins maternels qui sont très précieux qui offrent à l’enfant comme on l’avait mentionné la sensation de ne former qu’un corps. Winnicott appelle cela collusion psycho-somatique → Qui est ce sentiment qui va s’acquérirprogressivement grâce au soins holding et Handling de la mère afin de permettre à l’enfant d’habiter son corps.
Lors d’une séance avec Fatma une patiente qui ma été adressée par son dermatologue pour une dépression suite à l’apparition de taches de vitiligo qui couvrait la moitié de son corps me disait en parlant de sa mère « ma mère la pauvre elle pensait que j’allais mourir , parce que je sui venu au monde trop tôt au 7eme mois ; donc elle a eu tellement peur de s’attacher à moi alors que je risquait de mourir donc elle a préférer de ne pas me toucher »
Donc Fatma m’explique que les trois premiers mois c’est la nounou qui s’en ai occuper jusqu’à ce ce qu’elle ne soit plus en pronostic vital. Cette histoire Fatma me la raconté plusieurs fois en disant : « ah oui je vous l’ai déjà dis ». Et à chaque fois Fatma ne dit pas ma mère ne s’est pas occupé de moi mè Mamestich, elle ne ma pas toucher ». Le vitiligo, fatma, l’a développé d’après ses propos par provocation « n7ok rouhi hata nazla3 la7mti » elle se grattait tellement jusqu’à ouvrir une plaie qui en cicatrisant elle perdait sa couleur elle restait blanche.
Le vitiligo est une dépigmentation de la peau causée par la disparition progressive des mélanocytes qui donnerait des plaques d’un blanc neigeux localisé sur une partie du corps ou généralisée sur tout le corps. Fatma a eu ce que les dermatologues appellent le phénomène Koebner qui est l’apparition du vitiligo sur une zone cutanée soumise à des microtraumatismes répétés comme les égratignures, ou des frictions répétées. Fatma s’inflige une sorte d’automutilation de sa propre enveloppe cutanée, peut-être une tentative de réparer, sur le mode de l’agressivité retournée contre soi, la carence des échanges tactiles précoces qui lui en tant manqués.
Pour revenir à Winnicott, la collusion corps-psyché dont il parle suppose l’existence d’un état primaire non intégré, accompagné d’une tendance à l’intégration ; et la maladie psycho-somatique serait selon lui le négatif de cette tendance à l’intégration.
La maladie psycho-somatique serait due à une rupture du lien soma-psyché et donnerait alors une altération de la structure de personnalité dont les prémisses se situent lors de la constitution de cette collusion Soma-psyché. Winnicott déclare dans la revue de la médecine psychosomatique que ce processus dépendrait de 2 conditions :
1- du renforcement du moi de la mère, basé sur sa capacité à adapter, à donner au moi du nourrisson une réalité dans la dépendance.
2 – l’ échec de la mère qui laisse le nourrissons privés des fondements nécessaires pour que s’opèrent les processus de maturation. Ce qui est arrivé a Fatma quand sa mère l’a privée de soins et ne l’a pas touchée comme elle le dit.
Selon Freud « le Moi est avant tout un moi corporel, il n’est pas seulement un être de surface mais il lui même la projection d’une surface »
On voit alors que le corps et notamment la peau c’est le centre et la source des premières sensations sur lesquelles le MOI va s’appuyer pour se développer et se constituer, le moi conscient et le moi corporel se fondent pour ne faire qu’un ; et c’est ce qu’appellera par la suite Didier Anzieu, le moi peau.
Avant de comprendre, le bébé ressent, perçoit par sa peau son corps ; c’est parce que sa mère le touche que le bébé ressent sa propre peau son propre corps et ses propre limites.
Le Moi-Peau vise pareillement à envelopper tout l’appareil psychique contenant les pulsions. Lorsqu’il y’a une carence dans cette fonction de contenance, on assistance alors à l’émergence d’une angoisse menaçante qui peut dans certains cas engendrer une atteinte physique psychosomatique.
L’histoire de Myriam est celle d’une jeune femme de 30 ans orientée par son médecin traitant suite à une dépression qu’elle traite depuis une dizaine d’année. Elle a consulté plusieurs spécialistes des plus conventionnels (psychiatres) au plus excentriques ( tror9iya) Mais sans amélioration notable.
Myriam se plaint d’être toujours d’humeur morose « je me sens triste ; à part les médecins, personne de mon entourage n’est au courant de ce que j’éprouve ». Myriam me confie après quelques séances qu’elle développait une maladie de peau qu’il la complexait mais réussissait laà camoufler jusque là. Elle me dit, je cite « j’ai des lésions ou des taches je ne sais pas comment on appelle ça ; c’est blanc, y a pas de couleur, j’ai consulté beaucoup de dermatologues, y a pas de traitement. J’ai peur de devenir « mba93a », tachetée, toute blanche, sans couleur, sans vie »
Au cour de la thérapie elle a pu faire le lien entre l’apparition de ses taches blanches et le début de sa dépression. En effet elle avait perdu son père à l’âge de 20 ans, et elle ne se souvient pratiquement pas ou rarement des fois où elle a pleuré la mort de son père.
Un père décrit comme avec une forte de personnalité, qui ne disait pas ce qu’il pensait ou ce qu’il ressentait « même sur son lit de mort me confie t-elle, il était souriant, il est partit en silence. »
Elle était l’ainée d’une fratrie de 3 enfants à la mort de son père on lui a surtout dit qu’elle devait être une alliée pour sa mère qu’elle devait être forte « matebkich 3ayech benti to bouk yet7aer fi 9abrou ». Fatma a commencé à travailler et à assurer le rôle qu’on lui a attribué, un rôle qu’elle n’a pas choisi certes mais lui allait comme un gant étant donné qu’elle s’identifiait à son père.
Etre forte en ne montrant rien, souffrir en silence, ramener de l’argent, afficher un grand sourie malgré tout « je dis toujours Hamdoullah en silence »
Mais autant Myriam est restée muette et immuable, son corps, sa peau en l’occurrence, ne s’est pas tue et après des eczémas à répétions elle développe un vitiligo. En effet, la peau parle, la peau reçoit, la peau transmet, la peau vibre et la peau vit, la peau reflète nos émotions et dit bien des choses à notre place.
Selon Anzieu la peau qui est une enveloppe qui protège le corps des agression extérieurs ; quand « le moi » se trouve en difficulté dépassant son seuil de tolérance et d’adaptation , se confronte alors à une effraction aussi bien psychique que physique et la peau en parallèle à notre moi se voit perdre sa vitalité ou encore comme dans ce cas perdre sa couleur.
le Moi-peau fonctionne comme une interface : notre pensée se construit comme une enveloppe et la peau est influencée par cette enveloppe. Trop rigide, elle étouffera le Moi; trop souple, ou encore poreuse le Moi manquera de consistance. Pour Anzieu le moi-peau est « une figuration dont le Moi de l’enfant se sert au cour des phases précoces de son développement pour se représenter lui-même comme moi contenant les contenus psychiques, à partir de son expérience de la surface du corps »
Myriam s’est figé dans un silence ; elle n’a pas pleurer la mort de son père et le deuil s’est figé , il s’est inscrit dans peau .. elle na pas parlé mais son MOI PEAU si. La thérapie de Myriam est encore d’actualité mais les poussées des lésions ont connaissent un frein spéculaire Maintenant c’est elle qui mets des mots et des larmes aussi sur ce qu’elle ressent ce qu’elle vit et non pas sa peau ; Au cour d’une séance Myriam me disait en perdant mon père j’ai perdu ma couleur …
Selon Winnicott la maladie psycho-somatique est la conséquence d’une dissociation psyché- soma qui paradoxalement a pour conséquence de restaurer le lien perdu « de ramener vers le corps la part psychologique » pour lui la maladie pourrait avoir une fonction homéostatique, quels que soient ses effets délétères, elle possède la fonction protectrice de maintenir la continuité d’existence. D’une part l’atteinte psycho-somatique serait du à une défaillance corps-psyché » et d’autres part elle assure un rôle réparateur de tentative de colmater le clivage. Jean Guir parle de dynamique psychosomatique qui s’effectue en trois temps.
Dans le premier, il y a une séparation brutale d’avec une personne chère : le sujet subit un arrachement, une « déchirure» qu’il n’arrive pas à assumer. Le deuil ne se fait pas. Dans le deuxième temps, certains signifiants rappellent au sujet le trauma de cette perte impossible. Dans le troisième temps, la lésion apparaît, La lésion rattrape le traumatisme de la séparation brutale d’avec l’être chère et l’impossibilité de son deuil qui commémore le traumatisme originaire : en ce sens, elle est une tentative de transgression, elle pousse au- delà du principe de plaisir. La maladie psychosomatique est comme une plaie ouverte : un trauma qui ouvre sur l’autre, une déchirure à la place d’une autre. La question que je me pose pour Myriam est est ce que frein qu’a connu ses poussées est-il du à la réussite d’une symbolisation ou encore est-il comme dit Patrick Vallas du à une prothèse imaginaire.
Inès une autre femme et un autre vitiligo me disait lors d’un entretien « … les gens rougissent par pudeur ou encore par colère, une émotion vient leur faire accélérer la circulation de leur sang « إدور دم في بدنهم » mais moi avec mes taches blanches j’ai l’impression que j’ai plus d’émotions que rien ne passe rien ne transparait c’est blanc comme un mur… avez vous déjà vu un mur avec une émotion ajout-elle ? ». Cette femme sublimait pas mal elle dessinait et elle faisait de la peinture su sois « moi qui aime tant la couleur me disait elle ,on m’annonce que je perdrai la mienne… imaginez ma douleur »
Cette femme était très coquette très soignée rien n’apparaissait sur son visage si sur ses mains je l’ai rencontré lors d’un atelier de maquillage correcteur justement dans l’association tunisienne de vitiligo ou elle prenait un plaisir dit-elle a reprendre couleur .. (moi j’ai entendu a ce moment la à reprendre vie )! Les autres femmes désirer camoufler pour reprendre leurs mots
Elle viennent pour apprendre à camoufler, elle non ; elle disait reprendre couleurs comme (curieux reprendre si une personne une personne lui avait pris sa couleur ).
le vitiligo est une dermatose qui fait peur car elle est irréversible jusque là aucun traitement efficaces à part les greffes de peau dans certains cas les personnes perdent leurs couleurs leur mélanocytes décident de mourir laissant un blanc derrière eux un blanc mystérieux à la recherche de sens.
Inès était venu me voir après moi après l’atelier pour me parler de son dermatologue qui au moment de l’annonce l’avait effrayer me disait-elle. Iil ma dit d’un ton très froid et sec « vous avez un vitiligo ; Au début tu vas être tacheté mais en pensant la rassurer il ajoute « vous inquiétez , vous allez être d’ici quelque temps toute dépigmenté vous perdrez toute votre couleur. » Apres l’avoir rencontré la question qui me taraudai était mais Qu’est ce qu’une couleur ?
Alors, la Couleur se rattache au groupe de mot latin celare qui signifie cacher, celer selon l’idée que la couleur est ce qui recouvre et cache la surface d’une chose. C’est aussi ce qui dissimule la vérité de la chose, l’apparence trompeuse. En lisant cette définition je me suis demandé quel sens pouvait avoir le vitiligo de cette dame quelle vérité quel secret quelle choses chercherait-elle a cacher ? comme si le vitiligo venait lever un voile sur quelque choses qui est restait jusque là invisible ?
Dans le vitiligo surtout chez les personnes mat de peau comme c’était le cas chez Inès le contraste est impressionnant un blanc farineux et un contour chocolat au lait
Dans le séminaire « Les Psychoses », Lacan différencie les perceptions humaines et animales « L’être humain n’est pas comme l’animal immergé dans un phénomène comme celui de l’alternance du jour et de la nuit. L’être humain pose le jour comme tel sur un fond qui n’est pas un fond de nuit concrète mais d’absence possible de jour. Le jour et la nuit sont très tôt des codes signifiants et non des expériences ».
Le contraste de couleur dans le vitiligo est un contraste de deux couleurs qui s’oppose tel le jour et la nuit. cette maladie se manifeste non par une couleur mais l’absence de couleur quand cette femme me disait « moi qui aime tant la couleur cette maladie vient me la ôter ma couleur » c’est l’absence de la couleur qui a fait trauma. Et cette absence de couleur donne lieu donc à des taches et la personne ne peut entendre le mot tache comme le mot couleur . La patiente Myriam cité tout à l’heure quand elle disait j’ai peur de devenir tacheté mBa93a qui veut dire sale. Dans son article Peau et couleur la psychanalyste Nicole-Maya Malet disait que le vitiligo faisait tache par détachement par dépigmentation.
Selon Malet les taches sur le corps appellent au souvenir, ce et ceux qu’on ne doit pas oublier, nous connectent avec le royaume des morts, comme l’attestent les rêves des patients présentant des taches sur la surface du corps. Même lorsqu’elle est déniée, cette insistance du passé se retrouve chez les personnes prises par la pulsion.
En disant « en perdant mon père j’ai perdu ma couleur » Myriam était-elle justement dans une tentative d’inscrire cette perte sur son corps sur sa chair ? Comme disait PIAF dans sa chanson je t’ai dans la peau, Myriam en ayant ses taches sur corps inscrit-elle son père sur sa peau. Un père tant aimé et auquel elle s’identifie . Dans son livre Monothéisme et Psychanalyse, Malet disait que la peau était un support, une surface d’inscription où se grave le Nom du père. Une inscription impossible à faire symboliquement et qui ne peut se faire que s dans un réel , un réel du corps.
La Question qui se pose ici est ; est ce que cette tache sur le corps , cette lésion cette dermatose est-elle un symptôme ? ou est-elle autre choses est-elle comme dirait Lacan un Phénomène ?
A la différence du symptôme qui est une parole du sujet ayant une signification.
le phénomène psycho-somatique est une incidence du signifiant sur le corps mais qui ne représente pas le sujet. Dans la conférence de Genève Lacan parle de phénomène psychosomatique qui ne sont à considérer comme des symptômes mais comme des signes dit-il et qui ne sont donc pas à interpréter comme les somatisations hystériques qui elles sont des signifiants inclus dans une chaine signifiante et ont fonction de métaphore ;
Pour Lacan les phénomènes psychosomatique ont une valeur d’écrit mais qui ne passerait pas par le symbolique qui aurait beaucoup avoir avec l’imaginaire et viendrait s’inscrire dans le Réel du corps. Un Acting Out du fait de l’irruption du phénomène que le sujet n’est pas capable d’endosser .
un écrit qui serai come une signature sur la chair une inscription au quel le sujet psychosomatique s’identifie. Pour la différenciation entre le symptôme névrotique et le phénomène psychosomatique dans le 1er le symptôme affecte le corps symbolique du sujet et dans le second il y’a une lésion sur le réel du corps.
Lacan explique dans le séminaire sur Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, que le premier signifiant le S1, le signifiant qui vient de l’Autre symbolique, le signifiant
« unaire », celui de la première identification avec le père) représente le sujet pour un autre signifiant (le S2, lié au savoir inconscient). Ce deuxième signifiant a comme effet l’aphanisis (qui est un terme de Lacan a emprunté à Ernet Jones mais qui en fait un usage différent ) (disparition) Fading du sujet : d’où la division du sujet ($). L’aliénation signifiante est indissolublement liée au processus de séparation
→Le sujet peut désirer seulement lorsqu’il se manifeste comme fading, à la suite du processus d’aliénation le désir gît entre le premier et le deuxième signifiant .
Pour les personnes qui souffriraient de maladie psychosomatique d’après Lacan il n’y aurai pas de fading le processus de séparation s’interrompt , il n’y a plus d’intervalle entre le S1 et le S2 et certains signifiants restent bloqués fusionnant entre eux et forment ce que Lacan appelle l’holophrase c’est à dire ces signifiants gelé . Le sens est bloqué les mots sont coagulés prenant une valeur pulsionnelletraumatique. la parole devient corps, trace du corps qui fait trauma. Le sujet n’est plus protégé du réel par le sens des mots c’est à dire par l’imaginaire la cristallisation des signifiants déclenche le phénomène psychosomatique. Le sujet se défend avec son propre corps contre le réel déchainé par le symbolique qui ne se noue plus à l’imaginaire. → le langage et le corps ont donc changé de fonctions, mainte- nant c’est le corps qui a une fonction symbolique .
Dalila : un autre récit de femme (rencontré lors d’un groupe de parole au tour du vitiligo), la quarantaine fonctionnaire dans une banque depuis des années la chemise boutonné jusqu’au cou ; un brushing impeccable fixé à la lac bref une Bree Van de Kamp ( pour ceux qui connaissent Desperatehousewifes). Elle a eu le vitiligo jeune a L’âge de 10 ans, donc il lui recouvre presque tout le corps ..
« même après tant d’année je me sens toujours trouée Je suis dépigmenté à 70% donc cava il me reste encore 30% de troue à remplir pour être complète sans troues sans tache. » elle avait un rituel chaque jour et des fois deux fois par jour , se faire couleur un bain et ça lui fait du bien « après mon bain je me sens entière dit-elle , j’ai pas besoin de psy pour me sentir bien je me fais couler un bain et tout va bien, n 3abi el banouapres je me couvre de zit zitouna (huile d’olive) .
cette femme a mis en place toute seule quelque chose qui ressemblerai à un pack cette technique qui consiste à envelopper des malades dans des draps et de couvertures humides ou froides qui les sert fort le corps pendant trois ou quatre heures… une tentative de sentir une double enveloppe corporelle thermique et tactile épaisse et pas morcelée ou encore comme chez cette femme pas trouée et aussi de sentir les limites de ce corps.
A l’image du cadre analytique qui serai lui aussi une enveloppe comme une seconde peau comme disait Anzieu et comme une membrane à double paroi comme disait Laplanche.
Conclusion
Que se soit le vitiligo l’exéma ou autre dermatose les maladie de peau sont vécu par ces femmes comme une métamorphose dans leur image leur apparence , leur image du corps comme un dévoilement de quelque chose qui était jusque là invisible ; Sylvie Consoli faisait le parallèle entre ces changement dans les dermatose et le poème d’odive les métamorphoses dans ce poème qui mets en scène des mauvais sorts jeter par des déesse et des magiciennes pour punir leur rivales ; ces dernière se transformaient alors en créature effrayante, terrifiante et montreuse
Ses métamorphoses atteignent généralement une partie du corps fortement investie comme Méduse célèbre pour sa beauté ; grâce à une chevelure de rêve se voit transformer ses long cheveux en serpents. Et tout le long du poème odive décrivait les métamorphose
En commençant par la peau .. qu’elle se couvre en écailles ou de taches , de poils ou encre de griffes. ..
Les femmes dont je vous ai parler souffraient d’un corps qui les ai trahit d’un corps qui devient petit à petit étranger .. une douleur qui est sorti pour faire effraction dans le réel
Tel une inscription sur leur chair appelant le regard de l’autreun regard qui conjugue horreur et fascination, attrait et répulsion.
Un corps qu’elles voient se transformer perdant une part d’identité un part de féminité que ça soit en perdant leur couleur avec le vitiligo ou perdant leur cheveux avec la pelade.
Cet étrangeté comme disait Freud qui est quelque chose qui d’un coup sort de l’ombre , « tout ce qui devait rester secret) dit-il.
Ce dévoilement brutal d’une part animalité d’une bestialité d’une monstruosité jusque là cachée comme un dévoilement d’une faute ou d’une dette ou d’une culpabilité inavouée . Quand la peau s’exprime ça ne passe inaperçue et ça s’imprime ça laisse des traces .
des traces inesthétique la plus par des cas et le regard de l’autre devient une épreuve un supplice.
Un corps qui mets en acte ; un peau qui mets en scène et une douleur psychique qui se grave . une douleur impossible à dire autrement dans que dans le réel. Ovide décrivait ses dieux grecs dans les métamorphoses comme passant d’une peau à une autre comme dans les dermatose ou les personnes passent d’une peau réelle a une peau fantasmatique , d’une peau saine à une peau malade , ou peut être tout simplement d’une peau divine à une peau humaine.
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