Tous les exemples que je vais citer sont issus de mes carnets de terrain et de recherche autour des normes sexuelles, de genre et des conduites à risque chez les jeunes en Tunisie mais aussi à partir de l’enquête nationale sur la violence fondée sur le genre que j’ai co-dirigée avec mes collègues Slim Kallel et Khaoula Materi entre 2014 et 2016. Une enquête, réalisée grâce au CREDIF et à l’ONU Femmes, et qui a ciblé les tunisiens de plus de 18 ans.
Tout au long de mes recherches sur le corps, la sexualité s’est révélée comme le point nodal, l’assise centrale sur laquelle toutes les autres manifestations du pouvoir sur les corps viennent seulement se greffer. Je ne fais qu’effleurer, explorer différents aspects de la vie sociale pour revenir encore et toujours au nœud de la sexualité.
La question que je pose aujourd’hui et à laquelle je ne prétends pas répondre est celle-ci : Comment s’aime-t-on dans les sociétés patriarcales ? Amour et patriarcat peuvent ils aller de pair ? Les agencer dans la même phrase ne relève-t-il pas de l’oxymore ? Car si l’amour est fondé sur une idée poétique, celle de la réciprocité, de l’harmonie entre ceux qui s’aiment, le patriarcat, lui, est fondé sur la domination d’un sexe par un autre- une domination qui s’opère à travers la sexualité et ses représentations. Ou d’un genre par un autre. Car même dans un couple homosexuel, il y aura souvent un partenaire que la société considérera comme étant « plus viril » ou « plus féminin» que l’autre. C’est valable pour les couples de femmes également.
Les anthropologues Mary Douglas et Françoise Héritier ont déjà démontré comment le contrôle de la sexualité des femmes occupe un rôle social et participe de la préservation de l’unité d’un groupe à travers le contrôle de la filiation. Ce groupe va intégrer des valeurs patriarcales comme autant de constituants de son identité culturelle et collective. Dans les sociétés où le patriarcat prévaut, la pureté des femmes se trouve ainsi au cœur d’un travail idéologique inscrivant un ordre social et une domination masculine dans l’intimité même des corps. L’œuvre de Michel Foucault a placé le corps au centre de l’exercice du pouvoir qu’il soit politique, idéologique ou social. Le « gouvernement des corps » va alors investir la sphère de l’intimité qui sera assujettie au pouvoir.
Nous sommes à Tunis le 7 mai 2015. Nous nous rendons à Manouba pour un focus groupe. Amel, femme de ménage de 45 ans est témoin d’une scène dans le bus. Une jeune fille monte à côté d’un homme d’une quarantaine d’années. Elle prend appui sur la main courante, son tee-shirt remonte et laisse découvrir un peu de son ventre. L’homme qui se trouve à côté d’elle la somme de changer de place car elle l’aurait « chauffé ». Refusant de se soumettre à cet ordre, la fille lui répond que « ce n’est pas son problème si ça l’a chauffé ». L’homme la bouscule, la fait tomber par terre dans l’indifférence de ceux qui sont témoins dans le bus. Malgré le sentiment de pitié qu’elle dit avoir ressenti à l’égard de la fille après l’agression, Amel considère que cette fille aurait dû s’éloigner quand l’homme avait été chauffé, et surtout, elle pense qu’il ne fallait pas l’insulter en lui disant que « ce n’était pas son problème si ça l’a chauffé ». Je lui demande pourquoi ? Elle me répond : « yékhi, après tout errajel kif yoskhon yoskhon ! » « Quand un homme a chaud, il a chaud !».
Il y a quelque chose de fataliste dans le désir des hommes tel qu’il est représenté, c’est presque une limité à la pensée et à la critique. Cette anecdote n’est pas un fait divers. L’enquête nationale sur la VFG appuie cette hypothèse. La totalité de l’échantillon (97%) que nous avons interrogé, c’est-à-dire à peu près 4000 tunisiens, hommes et femmes confondus, considèrent que les violences sexuelles relèvent uniquement de la responsabilité des femmes. (« tjibha el rouha ». « errajel kif yoskhon yoskhon »). Les hommes ont banalisé des faits qui relèvent du droit commun et qui sont normalement punis par la loi, même si aucun d’entre eux n’avait dénié aux femmes le droit de sortir de chez elles. Le déplacement du corps féminin doit obéir néanmoins à une morale et à un mode de présentation rigoureux afin d’éviter la violence et de mettre à l’abri aussi bien la femme que l’image de toute sa famille. Cette femme « respectable » (el mohtarma) adopte un code vestimentaire déterminé : pas de tenues moulantes (kol chay mfassel) ou qui laissent apparaître les formes du corps. Elle doit éviter surtout de laisser entrevoir la forme de la poitrine et des fesses (kol chay ‘ala barra), ne pas porter de jean moulant par exemple.
S’il est indéniable que la révolution a bouleversé l’ordre du genre dans l’espace public et que les femmes, ainsi que les autres minorités sexuelles étaient visibles et au premier plan dans tous les mouvements protestataires, après l’euphorie de janvier 2011, il y a eu comme un retour à l’ordre des sexes avec énormément de violences : les chiffres sont parlants : 8 femmes sur 10 ont vécu une forme de violence sexuelle dans l’espace public (elles ont subi des attouchements ou ont été suivies, harcelées, sifflées…), 97% d’entre elles refusent de porter plainte contre l’agresseur et considèrent que c’est à la femme d’éviter des actes de violence en demeurant « discrète » dans la rue.
La « politique des corps » (Benkheira, 1996) commence à être appliquée aux filles dès l’enfance et s’accroît à la puberté, où la pureté sexuelle est inculquée comme une valeur sociale et devient un enjeu matrimonial. Ainsi, la norme virginale imposée aux filles constitue, pour moi, le pivot de cette politique des corps en Tunisie. Elle impose une discipline aux filles et les renvoie très tôt à l’illégitimité de leur désir sexuel. Une enquête récente sur la sexualité des jeunes menée par l’UNFPA et le groupe Tawhida Bechikh en 2018 auprès de jeunes de Tunis confirme la prégnance de cette norme : 46% des garçons de 15-24 ans disent avoir eu des relations sexuelles contre 9,2% des filles.
La sexualité constitue pour une partie des filles un danger. Les termes employés pour désigner les filles ayant eu des relations sexuelles avec pénétration sont sans équivoque : des filles « périmées », « cassées », « jetables », « explosées » (maflouka), etc… L’image du corps féminin qui en découle renvoie à celle d’un « bien consommable » et préfigure de la difficulté qu’auront les filles à s’affranchir d’un corps-objet et à se positionner en tant que sujets désirants (Sellami, 2017, p. 103).
Là où les jeunes hommes interrogés revendiquent la « légitimité de leur désir viril » et sa mise en pratique par des actes sexuels: (« errajel rajel », littéralement, l’homme est un homme. « El rajel, mayouhel fih chay », c’est-à-dire, « rien ne lui colle à la peau » d’une certaine manière. Le désir c’est ce qui définit même la virilité. Ressentir du désir et surtout l’exprimer, même à travers la violence et l’harcèlement des femmes, fait partie de l’apprentissage de la virilité, de la performativité du genre comme l’ont démontré Judith Butler et Lisa Ruddick. La pornographie conforte cette image d’homme désirant au sexe « dur », toujours en érection. Ainsi que la banalisation de l’adultère pour les hommes (errajel rajel), parfois les références, toujours actuelles, à la polygamie, les vierges du Paradis, etc…Une pression s’exerce sur les jeunes hommes et les met face au défi permanent de se montrer à la hauteur de cette fantasmagorie. Ainsi, ne désirent-ils pas uniquement pour désirer, la société leur enjoint de désirer. Quelques recherches récentes en Occident appuient cette thèse. La dernière enquête sur la sexualité réalisée par l’INED en France, ainsi que quelques études anglo-saxonnes évoquent aujourd’hui une baisse de la libido et du désir sexuel chez les jeunes hommes par rapport aux générations précédentes. Je ne peux pas m’empêcher de faire un lien avec le déclin du patriarcat en Occident. La question reste ouverte…
Le danger de la sexualité pour les filles :
- Moi : « Alors, les femmes hétérosexuelles sont sensées aimer quoi ?
- Lui : « Les femmes saines aiment les fleurs, le shopping. Qu’on leur dise qu’elles sont belles, ça c’est le plaisir des femmes. C’est leur nature qui est faite ainsi ».
Du côté des garçons : les garçons ont besoin d’un hymen pour garder la face
[1]Paradoxalement, là où les filles peuvent légitimer cette inégalité sexuelle au nom d’une conception idéalisée, voire religieuse de la femme (« la femme se sacrifie plus », « la femme devient mère, donc doit donner plus », « la femme est plus proche de Dieu »…), les garçons étaient plus conscients du caractère social des normes de conduite sexuelle féminine. D’emblée, ils affirment que les jeunes femmes doivent rester vierges afin de préserver et de valoriser l’image de leur futur mari, lui permettre d’être le premier. La souillure provient ici moins des relations sexuelles effectives que du regard social et des jugements émis par les autres hommes : « Moi, en tant qu’homme, je ne veux pas qu’un jour, en rentrant dans un café, un autre homme se dise : j’ai couché avec sa femme. C’est juste ça qui est inadmissible » (Marwène, 22 ans). De même, Hatem déclare :
« Ça ne me pose strictement aucun problème de me marier avec une fille qui a couché une fois avec un allemand venu en vacances en Tunisie, ou un chinois, quelqu’un de loin de chez nous tu vois ». Le souci de sauvegarder la « face » sociale (Goffman, 1973) prime sur tous les autres.
Il est vrai que chez les jeunes hommes issus de quartiers défavorisés les discours sont plus imparables vis-à-vis de la réputation des filles qui doit demeurer « intacte ». Ceci s’explique aussi du fait que le contrôle social des femmes est plus accru dans ces quartiers (Sellami, 2014). Néanmoins, l’angoisse de perdre la face sociale en épousant une fille déflorée se retrouve également chez les garçons issus de quartiers plus favorisés même si ceux-ci peuvent avancer des opinions plus nuancées. Certains d’entre eux admettent pouvoir envisager d’épouser des filles non vierges[2]. Maher, par exemple, nous dit que les filles pourraient jouir d’une liberté limitée si elles tombaient amoureuses. Maher révèle ici un autre stéréotype qui colle à la sexualité des femmes, c’est l’idée selon laquelle, chez les femmes, les rapports sexuels seraient toujours intriqués dans des sentiments amoureux. Selon cette vision stéréotypée, les femmes qui dissocient la sexualité de l’amour sont les plus socialement dévalorisées. Alors que pour les hommes, il est toléré, voire « normal », d’aimer le sexe sans être amoureux.
De même, un autre stéréotype lié à la représentation des femmes vierges m’est apparu à la fin de l’enquête, encore un paradoxe. Au fur et à mesure des entretiens, les garçons ont fini par stigmatiser même les jeunes femmes vierges mais qui pourraient : soit avoir eu recours à une réfection chirurgicale de l’hymen, soit avoir entretenu une sexualité parallèle « de substitution » (Dialmy, 1985), essentiellement anale. Ahmed (23 ans) déclare avoir une « vision pragmatique des choses » :
« Quand je vois ce qui se passe au nom de la virginité, honnêtement ça m’écœure. Je préfère encore me marier avec une fille qui n’est pas vierge du vagin mais au moins je sais d’où elle a été pénétrée. C’est mieux que d’avoir un hymen intact en n’étant pas vierge ni de la bouche, ni de l’anus, ni de rien du tout, c’est encore plus sale je trouve ».
Ahmed vit mal son incapacité à contrôler les orifices du corps féminin perçu comme un corps à trois trous, dont un seul est protégé par une fine membrane. Parfois la virginité ne fait qu’alimenter ces fantasmes et les renvoyer à leur incapacité à contrôler ce corps féminin qui leur échappe. Il y a eu un cas il y a trois ans, d’un jeune qui a tenté sans succès de violer une fille, alors il l’a tuée et jeté son corps dans un fleuve.
Chez les couples mariés, parfois, quand un homme a un problème d’érection, lui ou sa famille peuvent accuser la femme de l’avoir ensorcelé. Mais il le fait aussi parce qu’il a peur qu’elle parle. Avant le mariage, les femmes peuvent avoir peur que l’autre parle. Après le mariage, c’est l’inverse. La femme peut parler, elle doit même montrer que son homme est « viril », en tombant enceinte le plus rapidement possible, en exhibant parfois le sang de la défloration, etc…Nous sommes toujours dans du social. Et ce patriarcat pèse sur les femmes autant que sur les hommes.
15 août 2015, 45 degrés, avec mon collègue homme, nous nous rendons chez un couple à Zarzis. Lui s’entretient avec l’homme dehors. Moi, je m’entretiens avec la femme à l’intérieur de la maison. Elle est ouvrière. Il est chauffeur de taxi. La femme paraît déprimée, triste, résignée. Elle me dit d’abord qu’elle n’est pas victime d’harcèlement sexuel mais avec un regard fuyant. Le mari, est aussi mal à l’aise avec mon collègue, puis il lui avoue à demi-mots qu’il soupçonne le chef de l’usine d’avoir un comportement indécent avec les femmes, y compris avec la sienne, mais qu’il ne pouvait rien lui faire. Quand mon collègue insiste pour savoir pourquoi il ne le dénonce pas, il lui répond : « chez nous, ce genre de choses c’est tellement grave que c’est soit tu vas le tuer, soit tu ne dis rien ». Le couple « s’arrange » par le silence.
Éduquer à l’amour...
Finalement, même si la sexualité des tunisiens peut paraître très normative, les cultures et la médecine offrent une multitude de parades pour s’arranger avec les normes. Les sanctuaires, les réfections chirurgicales, la magie. Au sanctuaire de Sidi Abdelkader, les jeunes filles qui ont eu des rapports sexuels peuvent se laver avec une eau bénite et retrouver une virginité symbolique. Il y a des rituels de protection contre l’impuissance chez les hommes également. Il est toujours possible d’opérer des arrangements avec la société, mais le risque, le gouffre dans lequel les jeunes, et moins jeunes d’ailleurs, risquent de se retrouver en étant démunis, c’est la perte de l’objet d’amour, l’abandon. L’abandon est dévastateur pour les deux sexes. Souvent, le point de basculement, le déclencheur des conduites à risque, des tentatives de suicide, des scarifications, d’un état mélancolique bien décrit par Julia Kristeva dans Soleil noir, c’est souvent une rupture amoureuse.
Je rencontre deux jeunes filles la même semaine. Eya qui vient d’une zone rurale à côté du Kef. Elle a eu des relations sexuelles mais n’est pas inquiète car elle sait comment « retrouver une virginité ». En revanche, quand son ami la quitte, elle tente de se brûler en se jetant de l’essence. Puis, Inès, qui est issue d’une famille aisée. Ses parents ne lui auraient jamais inculqué un mode de comportement sexuel. Elle n’est pas vierge et s’en moque. Mais quand son petit ami la quitte, elle tente de s’ouvrir les veines la même semaine. Tous les jours, il y a des jeunes qui tentent de se suicider suite à une rupture amoureuse. Jamais, je n’ai entendu qu’une jeune fille avait tenté de se suicider car elle n’était plus vierge. En revanche, toutes les semaines, des jeunes femmes tentent de se tuer suite à un abandon. Il y a un sentiment de perte de soi, de tout ce qui fait qu’on se sente soi après la perte de l’objet d’amour. Quelque chose de tragique arrive, un morcellement de l’identité, quel que soit le statut social ou le sexe. Chez les garçons également. Pour les garçons, parfois, c’est d’autant plus douloureux, car pour eux « ce n’est pas normal qu’une femme ait le pouvoir de les faire souffrir ».
C’est pourquoi, il faudrait instaurer en Tunisie, parallèlement à une éducation sexuelle pour les jeunes, une éducation à l’amour ou une philosophie de l’amour. Éduquer à l’amour, au sens premier du terme éduquer, c’est-à-dire « prendre avec », accompagner, offrir quelque chose qui prépare, au moins intellectuellement, à l’intensité de cette expérience en les aidant à en explorer les ressorts.
Et l’amour heureux dans tout cela ?
Pour conclure. Même si dans le domaine amoureux, nous reproduisons des inégalités sexuelles, ceci même dans les sociétés libérales occidentales. Et partant, nous contribuons à créer de nouvelles formes d’inégalité affective comme le démontre parfaitement l’ouvrage de la sociologue Iva Illouz Pourquoi l’amour fait mal ? Et même si, en amour, nous réitérons souvent des schémas infantiles qui nous ont font souffrir, les psys ne le savent que trop bien ; il faut toujours rappeler qu’il y a des couples de jeunes et de moins jeunes qui s’aiment et qui s’enrichissent dans et malgré le patriarcat. Ces couples remettent en cause l’ordre des sexes. Remettent en cause le patriarcat. Car en dépassant les normes sexuelles et de genre, un homme peut s’autoriser à aimer comme une femme et une femme peut s’autoriser à aimer comme un homme. Et dans ce cas, l’amour devient une insurrection en soi contre l’ordre dominant. Les gens qui s’aiment au-delà des normes assignées à leur sexe, créent un monde qui leur est propre. Ils renoncent au pouvoir et aux privilèges accordés par la société pour être dans le plaisir pur de la relation. C’est peut-être pour cela qu’on dit d’eux qu’ils sont « fous ». On dit bien « tomber fou amoureux ». La folie est justement ce qui échappe au joug de la société. C’est ce qui fait dire peut-être à Sarah Chiche que « l’amour, l’amour fou est l’un des derniers bastions d’insurrection possible ».
Même Michel Foucault, estime à la fin du deuxième tome de l’histoire de la sexualité, dans l’usage des plaisirs, que l’amour constitue un état d’exception qui remet en cause la division sexuelle actif/passif. Il n’y a pas d’actif et de passif en amour. De même, Pierre Bourdieu, écrit à la fin de la domination masculine, un « post-scriptum sur la domination et l’amour ». Il dit que l’amour, « l’art pour l’art de l’amour se rencontre très rarement, certes, mais quand il est réalisé, il y a une mise en suspens de la lutte pour le pouvoir symbolique (…) Une trêve miraculeuse (…) Une reconnaissance mutuelle, où chacun reconnaît dans l’autre un autre lui-même » (p. 116-119).
L’amour est un désordre parfaitement ordonné.
Un amour qui abolit l’hiérarchie sexuelle et sociale devient un lieu sacré pour éprouver sa liberté. La liberté qu’il nous faut pour nous retrancher du monde qui nous entoure, pour l’observer et le comprendre. Alors aimons, aimons follement, après tout, Platon n’avait-il pas affirmé :
« Qui ne commence pas par l’amour ne saura jamais ce qu’est la philosophie » ?
Bibliographie :
- BENKHEIRA Mohamed-Hocine, 1997, L’amour de la Loi, Essai sur la normativité en islam, Paris, PUF.
- BOURDIEU Pierre, 1998, La domination masculine, Paris, Seuil.
- BUTLER Judith, 2006, Trouble dans le genre. Le féminisme et la subvertion de l’identité. Paris, La Découverte.
- DIALMY Abdelssamad, 1985, Femmes et sexualité au Maroc, Casablanca, Éditions Maghrébines.
- DOUGLAS Mary, [1971] 2005, De la souillure, essai sur les notions de pollution et de tabou, Paris, La Découverte.
- FOUCAULT Michel, 1975, Surveiller et punir, Paris, Gallimard.
- FOUCAULT Michel, 1976, Histoire de la sexualité. I. La Volonté de savoir, Paris, Gallimard.
- FOUCAULT Michel, 1976, Histoire de la sexualité. II. L’usage des plaisirs, Paris, Gallimard.
- GOFFMAN Erving, 1973, La mise en scène de la vie quotidienne, t.1 La présentation de soi, Paris, Éditions de Minuit.
- HÉRITIER Françoise, 1995, Masculin, Féminin. Tome I, La pensée de la différence, Paris, Odile Jacob.
- ILLOUZ Eva, 2012, Pourquoi l’amour fait mal ? L’expérience amoureuse dans la modernité, Paris, Seuil.
- KRISTEVA Julia, 1989, Soleil noir. Dépression et mélancolie, Paris, Gallimard.
- R UDDICK Susan,1996, « Constructing difference in public spaces: Race, class, and gender as interlocking systems », Urban Geography, vol. 17, n° 2, p. 132-151.
- SELLAMI Meryem, 2014, Adolescentes voilées. Du corps souillé au corps sacré, Québec/Paris, PUL/Hermann.
- SELLAMI Meryem, 2017 , « Sexualité préconjugale, souillure et reconstruction de soi : les adolescentes au prisme d’une politique du corps féminin en Tunisie », L’Année du Maghreb N°17 , 2017-II, p. 101-117.
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