La psychanalyse révèle l’extrême diversité de l’homosexualité : c’est pourquoi, il nous parait important de parler des homosexualités et des modalités différentes de vivre sa sexualité. On entend certaines positions psychiques inconscientes homosexuelles chez les hétérosexuels(les), et hétérosexuelles chez les homosexuels(les).
La psychanalyse, à ses débuts, a parlé de l’homosexualité en termes « d’inversion » (S. Freud), puis de perversion. Cependant, le discours psychanalytique avec Lacan ne confond pas perversion et structure perverse.
Peut-on définir l’homosexualité comme un choix définitif d’objet du même sexe, considérant que chaque sujet peut être porteur de ce choix du fait de l’existence d’une bisexualité psychique inconsciente ?
L’éthique du psychanalyste se soutient de ne pas vouloir
« guérir » le sujet de son homosexualité mais d’être à l’écoute du cheminement du désir d’un sujet.
Il y a plus d’un siècle déjà, Freud écrivait : « L’homosexualité n’est évidemment pas un avantage, mais il n’y a là rien dont on doive avoir honte, ce n’est ni un vice, ni un avilissement et on ne saurait la qualifier de maladie (…) C’est une grande injustice de persécuter l’homosexualité comme un crime et c’est aussi une cruauté ». (S. Freud, Correspondance, 1873-1939)
Cependant, aujourd’hui encore, l’homosexualité demeure une transgression à l’égard d’une norme sociale, juridique, religieuse qu’elle oblige à réinterroger. Elle questionne les notions de familles et de filiation.
Comment le lien social contemporain en Tunisie accueille-t-il les pratiques homosexuelles ?
Huit ans après la révolution, peut-on dire que la jeunesse tunisienne porte un nouveau regard sur l’homosexualité qui intègre les idéaux d’égalité et de liberté d’expression ? Ou au contraire, la haine contre l’homosexualité persiste avec la même violence ?
Enfin, le thérapeute, à la fois « homme de sciences » et « homme ordinaire », est convoqué au cœur d’une articulation qui lie le social, le sujet et le sexe : à quels fantasmes, préjugés et croyances, références culturelles, « théories sexuelles », a-t-il recours, quand la demande qui lui est adressée émane d’un sujet homosexuel ?
Avec la participation de :
Nedra Ben Smail (psychanalyste), Ines Derbel (psychiatre, sexologue), Abir Krefa (sociologue, Maître de conférence à l’université de Lyon 2), Okba Natahi (Psychologue, psychanalyste), Kathy Saada (Psychologue, psychanalyste), Mohamed Ali Rtimi (membre de l’association Damj),…
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