Journée d’études « De la rivalité fraternelle à la haine fratricide »

Nédra Ben Smail

A l’occasion de la présence de Gérard Haddad parmi nous, nous organisons en septembre une journée d’études autour du thème « De la rivalité fraternelle à la haine fratricide ».

Nous poursuivrons nos questionnements et réflexions entamés dès l’an passé, autour du génocide à Gaza et en Cisjordanie, de la colonisation, et des effets du nettoyage ethnique des palestiniens, sur les subjectivités.

Quatre ateliers de réflexion ont été précédemment organisés :

Atelier 1 : « Que nous apprends Gaza sur nous-même ? ».

Atelier 2 : « Les effets de l’impérialisme sur les subjectivités » à partir des textes de Edward Saïd.

Atelier 3 : « Penser le colonialisme avec Franz Fanon »

Atelier 4 : « Peut-on encore rêver d’un monde habitable ? »

En Tunisie, patients et cliniciens sont durement affectés par la tragédie que vivent les palestiniens. Elle s’est imposée dans les cures, tant dans sa dimension politique et éthique, que par ses échos subjectifs en lien avec l’infantile. La violence et la cruauté perpétrées contre les enfants palestiniens font émerger de façon traumatique dans les cures, des défenses archaïques et des sentiments de désaide/détresse qui n’étaient jusque-là que peu élaborés.

L’alignement inconditionnel de la majorité du monde occidental sur la politique d’Israël, a amené chacun d’entre nous à se poser des questions identitaires. Il réactualise la question coloniale, et nous fait reconsidérer notre rapport à nous-mêmes, à l’autre, à la notion de l’étranger articulée à la culture, à l’Idéal.

Des déplacements subjectifs en lien avec l’actualité politique sont sensibles, ils sont même au premier plan et infléchissent les cures.

Comment s’articule la dimension politique avec la réalité psychique du patient ? et celle de l’analyste ? Comment le politique affecte l’espace de la cure, altérant parfois de manière significative les rapports transférentiels et contre transférentiels ?

Plus spécifiquement, quels sont les effets de ce génocide sur la psyché des enfants et des adolescents ? Que rêvent-ils ? Que dessinent-ils ? Comment leur expliquer le meurtre de plus de dizaines de milliers d’enfants abattus de sang froid ou affamés ?

L’extermination de masse des Palestiniens, commise par Israël, constitue une rupture anthropologique, un risque pour chacun, patients et thérapeutes, d’effondrement psychique qu’il est nécessaire, voire vital de déplier.

Freud met, au cœur de la psyché humaine, une haine originaire plus ancienne que l’amour, comme précurseur à l’objet. Il désigne le meurtre du père et l’entente entre les fils qui suivra, comme éléments fondateurs des sociétés humaines, les assises indispensables à toute civilisation.

Il écrit : « L’essence de la famille est un meurtre » (Totem et tabou – 1913).

Comment passe-t-on de la rivalité fraternelle à la haine fratricide ? Comment entendre cette phrase à la lumière de l’actualité ?

A l’occasion de la présence de Gérard Haddad parmi nous, nous organisons en septembre une journée d’études autour du thème « De la rivalité fraternelle à la haine fratricide ».
Nous poursuivrons ainsi nos questionnements et réflexions entamées dès l’an passé autour de la colonisation et du génocide à Gaza et en Cisjordanie, des effets du nettoyage ethnique des palestiniens, sur les subjectivités.
Quatre ateliers de réflexion ont été organisés :
Atelier 1 : « Que nous apprends Gaza sur nous-même ? ».
Atelier 2 : « Les effets de l’impérialisme sur les subjectivités » à partir des textes de Edward Saïd.
Atelier 3 : « Penser le colonialisme avec Franz Fanon »
Atelier 4 : « Peut-on encore rêver d’un monde habitable »
En Tunisie, patients et cliniciens sont durement affectés par la tragédie que vivent les palestiniens. Elle s’est imposée dans les cures, tant dans sa dimension politique et éthique, que par ses échos subjectifs en lien avec l’infantile. Cela a parfois altéré de manière significative les rapports transférentiels et contre transférentiels.
L’alignement inconditionnel de la majorité du monde occidental sur la politique d’Israël, a amené chacun d’entre nous à se poser des questions identitaires, à reconsidérer notre rapport à nous-mêmes, à l’autre, à la notion de l’étranger articulée à la culture, à l’Idéal.
Depuis le 7 octobre, l’excès de réel qu’engendre ce génocide, notamment par ses images diffusées en continu, sature la pensée, en même temps qu’elle réactualise la question coloniale et remet au travail notre rapport à la dictature.
En outre, la violence et la cruauté perpétrées contre les enfants palestiniens font émerger de façon traumatique dans les cures, des défenses archaïques et des sentiments de désaide/détresse qui n’étaient jusque-là que peu élaborés.
Des déplacements subjectifs en lien avec l’actualité politique sont sensibles, ils sont au même au premier plan et infléchissent les cures.
Quel est l’impact de la dimension politique sur la réalité psychique du patient, et celle de l’analyste ? Comment le politique affecte l’espace de la cure ?
Enfin, plus spécifiquement, quels sont les effets de cette guerre sur la psyché des enfants et des adolescents ? Que rêvent-ils ? Que dessinent-ils ? Comment leur expliquer la mort de plus de dizaines de milliers d’enfants abattus de sang froid ou affamés ?
A l’instar de la Shoah menée par l’Allemagne Nazie au 20è s., Israël commet aujourd’hui une entreprise d’extermination de masse contre les Palestiniens. Elle constitue une rupture anthropologique, un risque pour chacun, patients et thérapeutes, d’effondrement psychique qu’il est nécessaire, voire vital de déplier.

PROGRAMME :

Matinée :
Atelier de réflexion : « Actualités cliniques dans le contexte de génocide à Gaza »
Introduction et modération : Nédra Ben Smail
(Groupe exclusivement ouvert aux cliniciens, sur inscription).

Après-midi (ouvert au public) :
14h : « Du malaise au génocide : un échec dans la civilisation ? » (Emira Zaatir, pédopsychiatre, psychanalyste)

Discussion

14h45 : « D’Oedipe à Caïn, un renouveau de la psychanalyse ? » (Gérard Haddad, psychiatre, psychanalyste)

Discussion

15h30 : « de quoi Gaza est-elle le nom ? » (Aymen Daboussi, psychologue clinicien, écrivain)

Frais d’inscription à l’après-midi (Tunisiens) : 20 DT, payable sur place
Frais d’inscription (Etrangers) : 30 euros (100 DT, payable sur place)

Lieu : Cinémadart, Carthage

Pour plus d’infos : (+216) 24314893 ou par message sur le site