« L’agressivité, dans l’expérience, nous est donnée comme intention d’agression et comme image de dislocation corporelle, et c’est sous de tels modes qu’elle se démontre efficiente. »
Cette agressivité s’exerce certes dans des contraintes réelles (…) Mais nous savons
d’expérience qu’elle n’est pas moins efficace par la voie de l’expressivité : un parent sévère intimide par sa seule présence et l’image du Punisseur a à peine besoin d’être brandie pour que l’enfant la forme. Elle retentit plus loin qu’aucun sévice. »
« Ce sont les images de castration, d’éviration, de mutilation, de démembrement, de dislocation, d’éventrement, de dévoration, d’éclatement du corps, bref, les imagos que personnellement j’ai groupées
sous la rubrique qui paraît bien être structurale, d’imagos du corps morcelé.
Il y a là un rapport spécifique de l’homme à son propre corps qui se manifeste aussi bien dans la généralité d’une série de pratiques sociales – depuis les rites du tatouage, de l’incision, de la circoncision dans les sociétés primitives. (…) Il n’est besoin que d’écouter la fabulation et les jeux des enfants, isolés ou entre eux, entre deux et cinq ans pour savoir qu’arracher la tête et crever le ventre sont des thèmes spontanés de leur imagination, que l’expérience de la poupée démantibulée ne fait que combler. »
Extraits de la conférence de Jacques Lacan prononcée à Bruxelles en mai 1948 au 11ème Congrès des psychanalystes de langue française, publiée dans la Revue Française de Psychanalyse, juillet-septembre 1948, tome XII, n° 2 pp. 367-388.
L’agressivité en psychanalyse (Audio)
Okba Natahi
Conférence
25/05/2024
